Pierre Brossolette, adhérent de la SFIO depuis 1929, collabore à la revue de Jean Luchaire La Jeune Europe et à Notre temps qui est encore à cette date un organe pacifiste de soutien à la politique extérieure d’Aristide Briand reposant sur un rapprochement avec l’Allemagne et le soutien à la Société des Nations. Dans cet article publié en mars 1931, Pierre Brossolette tente de dépasser la querelle entre les zélateurs et les détracteurs de l’Union soviétique.
S’il se démarque de la droite viscéralement hostile à l’URSS, il n’en présente pas moins une critique lucide de l’économie soviétique fondée sur l’industrialisation à outrance et les plans quinquennaux impératifs entraînant une captation de toute la plus-value créée par les ouvriers au profit de l’État et une paupérisation de ces derniers. Les critiques de Pierre Brossolette s’attaquent également au régime politique de l’URSS et à la violence de sa répression. On se souviendra à cet égard qu’en 1931, la tactique de l’Internationale communiste (Komintern) reposait depuis 1928 sur le mot d’ordre « classe contre classe » empêchant toute entente entre Communistes et Socialistes, qualifiés de « sociaux-traîtres ».
Pierre Brossolette tentait, lui, de promouvoir un socialisme véritable dont la prospérité des masses était le pré-requis.
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