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Le 25 août 1944, Paris a été libérée de l’occupation allemande. Une grande commémoration aura lieu à la Mairie de Paris, avec un grandiose spectacle pour célébrer l’arrivée de la 2ème DB à Paris,  la capitulation du général von Choltitz face au général Leclerc et la descente triomphale du général De Gaulle de l’Arc de Triomphe  jusqu’à la Mairie de Paris. On n’oubliera pas aussi le rôle fondamental joué par les divisions alliées, en particulier celui de la 4éme DI américaine (4th Infantry Division), qui ont accordé courtoisement la priorité à la libération de Paris par elle-même.

Le programme de cette commémoration inclut des événements dans toute la ville, dont une cérémonie officielle à l’esplanade de la Mairie de Paris à 21 hrs, suivie d’un spectacle monumental de son et lumière  à 21h40. Vers 22hrs, le Bal Populaire démarrera sur le parvis avec du swing, musiques d’époque et les musiques incontournables de la Libération: Paris Brûle-t-il, Le Chant des partisans, In the Mood, etc…

Liberation de Paris

Sur le Mémorial des Compagnons de la Libération on peut voir s’exprimer, page 267, Maurice Schummann, le porte-parole de la France Libre, au jour de la Libération de Paris, en citant Pierre Brossolette:

« C’est le 25 août 1944 que nous avons senti l’irréparable poids de son absence. A l’instant précis où le Général DE GAULLE, au lieu de prendre place dans l’une de ces voitures officielles qui interposent une muraille mouvante entre le peuple et ses guides, posa le pied sur le premier pavé des Champs-Elysées, nous fûmes saisis d’une atroce angoisse. La plus belle seconde qu’un homme pût vivre nous faisait mal au cœur, il est vrai que le ciel était lourd de tous les morts qui, en choisissant leur place dans la bataille, avaient, pour toute récompense, entrevu cet instant. Mais leur visage meurtri se composait en une seule et les lèvres de Pierre BROSSOLETTE n’étaient point closes. Elle se rouvraient pour relire la prophétie tranquille et chaleureuse que, le 23 septembre 1942, elles avaient énoncée, tout près de moi, dans un studio souterrain de la BBC : A vous tous qu’a soulevé d’un même souffle le geste du 18 juin 1940, je dis : Français, ne craignez rien, l’homme est à la mesure du geste, et ce n’est pas lui qui vous décevra lorsqu’à la tête des chars de l’armée de la délivrance, au jour poignant de la victoire, il sera porté tout au long des Champs-Elysées, dans le murmure étouffé des longs sanglots de joie des femmes, par la rafale sans fin de vos acclamations. Savait il le prophète du 23 septembre 1942, qu’il ne serait point-là le jour où s’accomplirait la parole! Quand il écrivit sa longue phrase et quand il la polit et quand il la relut et quand il la prononça, eut-il peur, lui qui n’avait point peur, des images que lui proposait son propre verbe il était bien trop actif et bien trop grand pour prendre la peine d’avoir un pressentiment Plus simplement, plus noblement, il était de ces hommes qui, par horreur du destin subi se livrent au destin choisi, sans se retourner sur autrui, ni peut être sur eux-mêmes. Il y a quelque chose de plus beau que la dernière lettre d’un condamné à mort pour délit d’espérance, c’est le silence de l’abnégation. »

Comme il y a un an, nous souhaitons saluer la mémoire de tous ceux qui ont lutté pour ce moment et qui n’auront pas eu la joie d’y participer, tous ceux de la Zone Nord Occupée, tous ceux qui résistaient à Paris sous la menace nazi à chaque coin de rue et qui ont donné leur vie pour la liberté:

« À côté de vous, parmi vous, sans que vous le sachiez toujours, luttent et meurent des hommes — mes frères d’armes —, les hommes du combat souterrain pour la libération. Ces hommes, je voudrais que nous les saluions ce soir ensemble. Tués, blessés, fusillés, arrêtés, torturés, chassés toujours de leur foyer; coupés souvent de leur famille, combattants d’autant plus émouvants qu’ils n’ont point d’uniformes ni d’étendards, régiment sans drapeau dont les sacrifices et les batailles ne s’inscriront point en lettres d’or dans le frémissement de la soie mais seulement dans la mémoire fraternelle et déchirée de ceux qui survivront; saluez-les. La gloire est comme ces navires où l’on ne meurt pas seulement à ciel ouvert mais aussi dans l’obscurité pathétique des cales. C’est ainsi que luttent et que meurent les hommes du combat souterrain de la France. Saluez-les, Français ! Ce sont les soutiers de la gloire. »  (Pour lire le discours de Pierre Brossolette en complet, cliquez ici)

A la mémoire de tous ceux des Mouvements de Résistance de Paris: du Groupe du Musée de L’Homme, de la Confrerie Notre-Dame, de l’Organisation Civile et Militaire (OCM), de Libération Nord, de Ceux de la Libération (CDLL), de Ceux de la Résistance (CDLR), de Défense de la France, du Front National (FN), des Francs-Tireurs et Partisans (FTP), des Forces Françaises de l’Intérieur (FFI); et de ceux de la France Combattante, en particulier ceux du Bureau central de renseignements et d’action (BRCA) et ceux de la section RF et F du Special Operations Executive (SOE) britannique, qui œuvraient dans l’ombre pour organiser les réseaux et préparer le « Jour J » et la libération.

A la mémoire de tous ces Alliés, qui sont morts pour libérer la France: les soldats anglais, américains, écossais, canadiens et polonais.

Tous les moments de la libération de Paris ont été filmés en direct par une équipe de cinéastes de la Résistance, ce seront les premières images de la France libérée, diffusées par France Libre Actualités et le Comité de Libération du Cinéma Français (CLCF): les combats de la Libération de Paris par la Résistance, le discours du Général De Gaulle, l’arrivée du Général De Gaulle et du Général Leclerc à l’Arc du Triomphe, la descente des Champs-Élysées, la joie des parisiens, le discours à la Mairie de Paris …